Note publique d'information : Les immolations par le feu prennent une place grandissante dans l’espace médiatique
international. Des études menées dans différentes régions du monde ont déjà tenté
d’établir un profil de victimes de ce type violent de passage à l’acte auto-agressif.
Les cas semblent rares dans les pays occidentaux dont les victimes ont dans la grande
majorité des cas des antécédents psychiatriques. Il nous semble important d’établir
une photographie précise de cette catégorie de victimes dont le geste extrême suscite
multiples interrogations, au-delà de la problématique suicidaire habituelle. Objectif
: Le but de notre étude est de déterminer les facteurs démographiques, sociaux et
psychiatriques présentés par les victimes d’immolation par le feu afin de proposer
une amélioration de la prise en charge et de la prévention chez ce type de victimes.
Matériel et Méthode : Nous avons réalisé une étude rétrospective de tous les cas de
brûlures auto-infligées entre 2000 et 2012 prises en charge au CHRU de Tours à l’Institut
Médico-légal et dans le service des Grands Brûlés. Résultats : Notre étude retrouve
une prédominance d’hommes, d’un âge moyen de 46,9 ans, majoritairement en couple et
sans activité professionnelle. Le facteur déclenchant le passage à l’acte le plus
retrouvé est le problème affectif. La majorité de ces victimes présente un trouble
de la personnalité borderline. Discussion : La différence principale de notre étude
par rapport à la revue de la littérature est celle du diagnostic psychiatrique principal
des victimes. Le diagnostic le plus fréquent dans nos résultats est celui du trouble
de la personnalité borderline et non l’épisode dépressif majeur. Cette étude nous
a permis d’isoler quatre sous-groupes de patients au profil distinct et de proposer
des moyens de prévention et de prise en charge adaptés à ces particularités.
Note publique d'information : Self-immolation is getting more and more importance in the international media. Studies
lead in various regions of the world have already tried to establish a victim profile
for this violent kind of self-harm commitment to action. Cases seem to be unusual
in Western countries, which victims mainly have psychiatric antecedents. It seems
relevant to establish a precise picture of this category of victims whose extreme
act raises a lot of interrogations, beyond the usual suicidal issue. Objective : The
aim of the study is to determine demographic, social and psychiatric factors presented
by self-immolation victims, in order to propose an improvement of medical care and
prevention for this kind of victims. Material and Method :We realized a retrospective
study of ail the cases of self-inflicted bums between 2000 and 2012 cared at Tours
University Hospital, in the forensic and severe burns departments. Results : The study
highlights predominance of males, averaging 46.9 years-old, mostly in couple and without
any professional activity. The most common factor triggering the commitment to action
is emotional issue. The majority of these victims has a borderline personality disorder.
Discussion : The main difference between our study and the literature review is the
primary psychiatric diagnosis ofthe victims. The most frequent diagnosis in our results
is the borderline personality disorder, but no major depressive episode. This study
enabled to identify four sub-groups of patients with distinct profiles and to propose
adapted ways ofprevention and medical care to these distinctive features.