Note publique d'information : A plus de 1 200 mètres d'altitude, la vie est rude au siècle dernier. Dans le Briançonnais
et l'Oisans, la nature est ingrate, voire franchement hostile. La neige empêche toute
activité agricole pendant cinq mois au minimum. L'été est bref : huit à dix semaines
au plus. Dans ces pays de familles nombreuses, une solution pour la survie : le colpor-tage.
De 18 à 45 ans, les paysans quittent la montagne à l'automne pour revenir au printemps.
Six mois par an, à travers toute la France ou au-delà, ils se transfor-ment en marchands
ambulants. Au début du XIXe siècle, on sort encore de la montagne par un mauvais chemin
muletier. Puis, en quelques dizaines d'années, ce chemin devient une route carros-sable
de 8 mètres de large (l'actuelle nationale 91). Derrière les colporteurs se pres-sent
des soldats (c'est l'Etat qui a fait construire cette route pour des raisons stra-tégiques),
des commerçants, des hommes d'affaire, des industriels. Et aussi les premiers alpinistes
qui viennent gravir les plus hauts sommets de l'Oisans. Une «société de la route»
est née. Liée aux transports traditionnels, elle éclatera très vite, lorsqu'arrive,
en 1885, le premier train du P.L.M. en gare de Briançon-Sainte-Catherine. Ce livre
conte une histoire régionale établie sur une courte durée (un siècle envi-ron) et
sous différents angles : les déplacements en carriole, en chariot, en dili-gence ;
la vie quotidienne des fabricants, des voituriers, leurs relations d'affaires ; la
recherche minière et ses espoirs déçus. Des personnages enracinés dans ce pays difficile,
des hommes et des femmes croisés sur la «petite route», l'histoire se lit comme un
roman. Notaires, rouliers, entrepreneurs, banquiers, manufacturiers, voyageurs de
commerce : autant de figures qui font surgir un écho de la vie d'autrefois, autant
de clés pour la lecture d'un paysage. Passionnant d'un bout à l'autre, ce livre comblera
tous ceux qui ont leurs raci-nes dans le Briançonnais et l'Oisans, mais aussi tous
ceux qui passent et qui vou-draient comprendre le pays. Car ici, l'histoire de la
route et de ses hommes se con-fond avec l'histoire de la montagne.