Note publique d'information : Le 7 octobre 1925, des dirigeants d’entreprise, des membres des professions libérales,
des hommes de lettres et des artistes fondent la société du Théâtre Louis Jouvet.
Après des premières saisons décevantes, où elle renonce à tout autre mode d’exploitation
que la série longue, cette société s’affirme comme l’une des plus brillantes réussites
du théâtre français par la primauté qu’elle accorde au style, aux textes et aux auteurs
exigeants (Romains, Giraudoux, Claudel, Molière). Elle fait sa devise de cet aphorisme
: « Au théâtre, un seul problème, le succès » et structure avec le plus parfait professionnalisme
chaque composante de son activité : répertoire, troupe, décors, costumes, musique,
publicité, vente du produit. Mais sous les assauts de la crise de 1929 et d’une inflation
débridée, les coûts explosent. De l’argent public doit concourir à certains spectacles,
lourds en distribution et en moyens scéniques. Le temps du théâtre privé, abandonné
à la seule loi du marché, est révolu. Le mérite d’en avoir convaincu les instances
gouvernementales revient à la Société du Théâtre Louis Jouvet et à ses alliés du Cartel.
A partir de 1936, cette formation devient l’interlocuteur privilégié des Pouvoirs
Publics et prépare les futures réformes professionnelles, articulées autour de la
licence directoriale. L’activité théâtrale ne peut s’exercer qu’en pleine liberté
; Jouvet a fait de cette règle son principe existentiel. Avec l’asservissement de
la France, en juin 1940, cette clause ne peut plus être satisfaite et Jouvet prend
le chemin de l’exil vers l’Amérique du Sud, en juin 1941. Une période de dix années
s’ouvre où, à travers l’approbation des plus vastes publics internationaux, Jouvet
est accrédité comme l’Ambassadeur des Lettres françaises. Lorsqu’il meurt, le 16 août
1951, Jouvet est parvenu à porter au plus haut de sa valeur la société de son Théâtre,
sans avoir préparé sa succession.
Note publique d'information : Company directors, independent professional men, men of letters and artists joined
together to form the ‘Théâtre Louis Jouvet’ Company on the 7th October 1925. After
disappointing early seasons when it had excluded all forms except the long series,
the company established itself as one of the most brilliant successes of French theatre
by the primacy that it accorded to style, texts and exigent authors such as Romains,
Giraudoux Claudel and Molière. Its motto was ‘Au théâtre, un seul problème, le succès’
(in theatre there is only one problem, success), and with total professionalism it
structured every aspect of its activity; the repertoire, the troupe, the scenery,
the costumes, the music, publicity and product sales. With the crisis of 1929 and
rampant inflation, however, costs exploded. For certain presentations, expensive in
cast and staging, public money had to be incorporated. The age of the private theatre,
at the mercy of market laws, was finished The merit of having convinced government
agencies of this was due to Louis Jouvet and his associates. From 1936 onwards, the
company became a privileged discussant of public authorities and prepared future professional
reform articulated around directorial freedom. Theatrical activity could operate only
with full liberty. Jouvet made this his existential rule. With the enslavement of
France in June 1940, the principle could no longer be satisfied and, in June 1941,
Jouvet went into exile in South America. Then opened a period of some ten years when,
with the approbation of the most widespread international publics, Jouvet became seen
as an ambassador of French literature. When he died, 16 August 1951, Jouvet had led
his company to a pinnacle, but he had not prepared a successor.