Note publique d'information : L’objectif de cette thèse est de contribuer au débat sur la relation entre le développement
financier et le développement économique, en explorant et en identifiant les problèmes
qui empêchent les banques et les marchés financiers de jouer pleinement leur rôle
dans les pays en développement. A cette fin, notre thèse s’appuie sur deux hypothèses
fondamentales à savoir que le développement financier est favorable à la croissance
économique et à la réduction de la pauvreté et que son faible développement dans les
pays en développement est lié à la structure de ces économies. Pour ce faire, notre
champs d’étude sera restreint aux pays africains et notre démarche s’articulera autour
de trois grandes parties principales. La première partie explore l’efficience des
institutions bancaires dans les pays d’Afrique Subsaharienne et du Nord. En partant
du constat des nombreuses crises bancaires des années 1980 et 1990 qui ont engendré
des coûts de réorganisation élevés pour beaucoup de pays, une étude de l’efficience
productive des banques a été entreprise qui prend en compte l’environnement macroéconomique
et institutionnel. Pour ce faire, une fonction de coût de chaque secteur bancaire
a été estimée par les méthodes de frontières stochastiques sur données de panel :
un modèle de Battese et Coelli (1995) appliqué à une fonction translogarithmique,
un modèle à effets fixes et un modèle à effets aléatoires. A la différence des autres
études, des variables de contrôle macroéconomiques et de qualité institutionnelle
ont été introduites pour identifier les facteurs responsables de ces contre performances.
Dans la deuxième partie, nous analysons un problème répandu sur les marchés de crédit
des pays en développement à savoir le rationnement de crédit au secteur privé. En
effet, le secteur bancaire en Afrique est souvent considéré comme étant fortement
marqué par le phénomène du rationnement du crédit qui est une conséquence de la sélection
adverse. La sélection adverse étant une situation dans laquelle les prêteurs c’est
à dire les banquiers, face à un risque de défaut élevé prévalant sur le marché financier,
décident de concentrer leurs prêts sur les emprunteurs les plus sûrs mais dont la
rentabilité des projets est aussi la moins élevée. Le crédit est rationné et les entreprises
ont d’autant moins d’opportunités à financer leur développement. En utilisant les
techniques de l’économétrie du déséquilibre (voir Quandt (1978) et Pérez (1998)),
nous estimons d’abord le niveau de rationnement dans chacun des secteurs bancaires
de l’échantillon considéré et à l’aide de techniques de panel non stationnaires (Pesaran
et Smith (1995) et Pesaran, Shin et Smith (1999)), nous établissons un modèle de croissance
économique de long terme dans lequel nous intégrons notre coefficient de rationnement.
Nous identifions par ce procédé le canal par lequel ce coefficient de rationnement
affecte la croissance. Dans la troisième partie, nous étudions le problème de l’incertitude
dans les marchés boursiers en Afrique. Le rôle du marché boursier consiste à faciliter
la mobilisation de l’épargne, de fournir du capital aux entreprises et de promouvoir
des choix d’investissement efficients. Etant donné que l’efficience d’un marché financier
dans le traitement de l’information affecte sa capacité allocative, et par conséquent
sa contribution à la croissance économique, dans un marché concurrentiel avec très
peu d’obstacles informationnels, le prix des actifs financiers et des portefeuilles
tendent à s’ajuster très rapidement à de nouvelles informations en ce qui concerne
les perspectives d’investissement et l’environnement des affaires. A contrario,
dans les marchés où les informations sur la performance des entreprises et des politiques
sont moins disponibles, les investisseurs peuvent avoir des difficultés à sélectionner
des projets d’investissement. L’incertitude qui en résulte peut induire des investisseurs
potentiels à raccourcir leurs horizons d’investissement, ou à ne pas entrer dans le
marché jusqu’à ce que cette incertitude disparaisse. L’objectif de cette partie est
de rechercher quelles sont les causes réelles de la léthargie des marchés financiers
en Afrique Subsaharienne et quels sont les indicateurs macroéconomiques à améliorer
pour accroître l’investissement et la croissance économique. Pour ce faire, un modèle
de marché financier a été établi et à l’aide de la modélisation ARCH/GARCH, des indicateurs
d’incertitude macroéconomique ont été déterminés. Une méthode de variables instrumentales
(GMM) est utilisée pour estimer le modèle et dégager des leçons de politique économique.
Note publique d'information : The first part explores the efficiency of banking institutions in the North and sub-Saharan
Africa. From the observation of many years of banking crises 1980 and 1990 which led
to high reorganization costs for many countries, a study of banks efficiency was undertaken
which takes into account the macroeconomic and institutional environment. At this
end, a cost function of each banking sector has been estimated by stochastic frontiers
methods on panel data : a Battese and Coelli (1995) model applied to a translogarithmic
function, a fixed effects and a random effects model. In contrast to other studies,
macroeconomic and institutional quality control variables have been introduced to
identify factors responsible for these underperformance. In the second part, we analyze
a widespread problem on credit markets developing countries namely rationing credit
to the private sector. Indeed, the banking sector in Africa is often regarded as being
heavily influenced by the phenomena of rationing credit which is a consequence of
adverse selection. The adverse selection is a situation in which lenders ie bankers,
facing a high risk of default on the prevailing financial market, decide to concentrate
their loans on the safest borrowers but whose profitability of projects is also lower.
The credit is rationed and firms have fewer opportunities to finance their development.
Using the techniques of disequilibrium econometrics (see Quandt (1978) and Pérez (1998)),
we consider first the level of rationing in each of the banking sectors of the sample
and using non-technical panel stationary (Pesaran and Smith (1995) and Pesaran, Shin
and Smith (1999)), we create a model of long term economic growth in which we integrate
our coefficient rationing. We identify by this process the channel through which this
coefficient rationing affect growth. In the third part, we are studying the problem
of uncertainty in stock markets in Africa. The role of the stock market is to facilitate
the mobilization of savings, provide capital to firms and promote efficient investment
choices. Given that efficiency of financial markets in the processing of information
affects its ability allocative, and hence its contribution to economic growth, in
a competitive market with very few obstacles information, the price of financial assets
and portfolios tend to adjust quickly to new information regarding the investment
prospects and the business environment. Conversely, in markets where information on
firms performance and policies are less available, investors can have difficulty in
selecting investment projects. The uncertainty which may result induce potential investors
to shorten their investment horizons, or not to enter in the market until the uncertainty
disappears. The objective of this part is to seek what are the real causes of the
lethargy of financial markets in Sub-Saharan Africa and what are the macroeconomic
indicators to improve to increase investment and economic growth. At this end, a model
of financial market has been established and using the ARCH/GARCH modeling, indicators
of macroeconomic uncertainty have been determined. A method of instrumental variables
(GMM) is used to estimate the model and identify lessons in terms of economic policy.