Identifiant pérenne de la notice : 235274534
Notice de type
Notice de regroupement
Note publique d'information : La couverture indique : "«C'est insensé. Ça ne ressemble plus à rien. Il faut gueuler
pour s'entendre. Je m'entends scander la marche folle, brancard aux épaules, avec
ces mots : "Tu veux vivre... tu veux vivre... tu veux vivre..." À chaque éclatement
je me demande où et comment je vais être touché. Je ne veux pas traîner comme Georges,
pas être aveugle surtout, pas au ventre et puis soudain les limites de l'angoisse
dépassées, je me sens devenu indifférent à tout. Je ne pense plus à rien qu'à être
digne devant la mort. Ça ne dure pas longtemps. Une rafale toute proche volatilise
mon courage et je recommence... pas mourir... pas mourir... Vivre... Vivre... À chaque
ébranlement, tout est à refaire. La vue de Damien qui marche à ma hauteur me réconforte
soudain. Je l'aperçois à la lueur d'une fusée, derrière les pieds du blessé que nous
portons. Son regard durci fouille la nuit. À sa bouche, je vois qu'il siffle. Et je
me mets à chanter à tue-tête...» De juillet 1914 à août 1915, Lucien Jacques a tenu
son journal, témoignage de l'enfer quotidien de la guerre. Dans cet enfer, quels sentiments
existent encore, et les mots ont-ils encore un sens ?"