Identifiant pérenne de la notice : 255956363
Notice de type
Notice de regroupement
Note publique d'information : Contexte : La consommation en benzodiazépines au long cours est un problème de Santé
Publique depuis de nombreuses années en France et dans le monde. Plusieurs techniques
ont été proposées pour favoriser le sevrage, mais la décroissance demeure encore lente
et insuffisante. Parallèlement, certaines plantes interagissant avec le système GABAergique
ont démontré une efficacité significative sur le sommeil et l'anxiété associée à une
très bonne tolérance. La phytothérapie serait-elle une des réponses complémentaires
pertinentes à apporter pour favoriser la transition vers le sevrage ? Objectif de
l'étude : Définir en quoi les outils de la phytothérapie pourraient jouer un rôle
de facilitateurs au sein d'une démarche d'épargne en benzodiazépines, et identifier
les limites à leur utilisation. Méthode : Étude qualitative par entretiens semi-dirigés
auprès de six patients consommateurs chroniques de benzodiazépines suivis par des
médecins généralistes formés en phytothérapie, menés de janvier à septembre 2020.
L'analyse inductive permettant un classement thématique des verbatims a bénéficié
d'une triangulation des chercheurs et des sources. Résultats : Les patients interrogés
se démarquent des consommateurs de benzodiazépines au long cours décrits dans les
études par une ambivalence forte ainsi que par une représentation relativement négative
du médicament en général. Ils sont particulièrement tournés vers le naturel et le
relationnel dans le domaine de la santé. Leur démarche d'épargne accompagnée par la
phytothérapie aboutit chez tous à une diminution de posologie ou un espacement des
prises de leur traitement, mais un sevrage n'est observé que chez deux des six patients.
La phytothérapie se révèle principalement en tant que support accompagnant la transition
vers le sevrage, en particulier grâce à sa fonction symbolique. Ses effets pharmacologiques
sont ressentis de façon inégale et semblent influencés notamment par le degré d'observance
à long terme, la motivation du patient, la persistance d'un trouble psychologique
sous-jacent et le degré de dépendance. Discussion : Le recours à la phytothérapie
au sein d'une démarche d'épargne en benzodiazépines présente un double intérêt pharmacologique
et symbolique, associé à un très bon profil de tolérance. La phytothérapie apparait
comme un support complémentaire pertinent mais insuffisant à lui seul dans cette indication.
L'association à une prise en charge psycho-comportementale, ainsi qu'à d'autres mesures
associées adaptées aux besoins du patient, parait indispensable afin de prendre en
charge une éventuelle pathologie sous-jacente et de permettre une approche holistique.
Un travail complémentaire consistant en la rédaction collégiale de guides simplifiés
pour la prescription de phytothérapie chez des patients demandeurs de sevrage en benzodiazépines
serait utile, afin d'en permettre l'usage à des médecins non formés.