Note publique d'information : Bien que le spectre des espèces bactériennes incriminées en cas d’infection hépatobiliaire,
chez le chien et le chat, soit maintenant bien documenté dans la littérature vétérinaire,
peu de données sont disponibles quant aux résistances bactériennes. Le travail de
cette thèse vise ainsi à analyser les caractéristiques des infections biliaires chez
ces deux espèces, en portant une attention particulière aux résistances des isolats
incriminés. L’étude porte sur 431 et 234 prélèvements hépatobiliaires, provenant respectivement
de l’ENVA et du laboratoire VEBIO. Il est montré que les chiens touchés sont prioritairement
des mâles, adultes (âge médian de 10 ans), de race Terrier (30 %). Soixante-quinze
pourcents ont une augmentation de l’activité sérique des PAL, et 100 % ont au moins
une anomalie du système biliaire à l’examen échographique (anomalie de la paroi de
la vésicule biliaire et/ou boue biliaire principalement). Les chats touchés sont majoritairement
des mâles, adultes (âge médian de 10 à 12 ans), Européens (70 %) et 60% ont une augmentation
de l’activité sérique des ALAT, et/ou de la bilirubinémie totale. Au total, 97 isolats
sont identifiés à l’ENVA, et 246 au laboratoire VEBIO. La majorité des cultures sont
monomicrobiennes (>80 %), avec le plus souvent des bactéries gram négatives (67 %).
Les espèces les plus communes sont : Escherichia coli (40 %), Enterococcus spp. (10
%), Staphylococcus spp. (10-15 %), Streptococcus spp. (5-10 %), Klebsiella spp. (5%)
et Enterobacter spp. (3-8 %). Les résistances sont élevées vis-à-vis des tétracyclines
et du TMPS, contrairement à la gentamicine. Pour les bactéries gram négatives et les
entérocoques la résistance aux pénicillines est élevée, et l’ajout d’une bêta-lactamase
ne diminue qu’inconstamment ces résistances. A l’ENVA, la résistance aux céphalosporines
de première et troisième génération est acceptable à faible, excepté pour les entérocoques,
mais elles sont modérées à élevées d’après le laboratoire VEBIO. Pour les fluoroquinolones,
la résistance est modérée pour les bactéries gram négatives, mais à l’ENVA les bactéries
gram positives y sont fortement résistantes, contrairement aux données du laboratoire
VEBIO. Au total, 40 % des bactéries sont multirésistantes. Trente pourcents des souches
d’Escherichia coli et au minimum la moitié des souches d’Enterococcus spp. sont qualifiables
de multirésistantes. Il a été montré significativement plus de bactéries multirésistantes
parmi les chiens ayant déjà reçu une antibiothérapie (dans les 3 mois) comparés à
ceux qui n’en n’ont pas reçu. Enfin à l’ENVA, une diminution des résistances bactériennes
semble être présente au cours des années, mais l’incidence des bactéries multirésistantes
semble rester stable.