Note publique d'information : Il y a, dans la prolifération d'événements dramatiques, dans l'exposition des souffrances
subies lors de conflits, mais aussi dans les images de liesse populaire ou les larmes
de joie de vainqueurs des urnes, une diffusion inédite des émotions dans la sphère
publique et politique. Cette diffusion comporte un risque de banalisation que l'on
éprouve également tous les jours. Cet ouvrage refuse deux fois une telle banalisation.
La première, par le désir d'en faire un objet d'étude, c'est-à-dire d'en spécifier
les propriétés distinctives. La seconde, par la volonté d'en cerner et d'en suivre
les mécanismes, à l'épreuve de plusieurs disciplines, parmi lesquelles, dans le creuset
qu'est la science politique, la sociologie, l'anthropologie, l'histoire, la musicologie,
l'histoire de l'art. Que sont et que font les émotions en politique ? Vingt-sept coauteurs
sont ici réunis pour en débattre, en proposer les illustrations, les limites, les
orientations disciplinaires. Volontairement courts et centrés sur leur thèse principale,
les vingt-deux chapitres sont répartis en trois dimensions. La première traite des
émotions au prisme du politique, autour d'événements et de territoires. La deuxième
envisage le politique au risque des émotions, où elles sont clairement associées à
des dispositifs de sensibilisation ou émergeant, de façon plus inattendue, d'univers
qu'on aurait pu croire ceux de la répression de tout sentiment. La troisième se veut
un carrefour disciplinaire, où sont explicités les enjeux de méthode et les perspectives
d'échange