Identifiant pérenne de la notice : 274949008
Notice de type
Notice de regroupement
Note publique d'information : À quoi donc ressemblerait notre temps si Rome n'avait été sauvée, après la bataille
de Cannes en 216 av. J.-C., par un homme tombé dans l'oubli : Publius Cornelius Scipio.
Surnommé l'Africain après sa victoire sur Hannibal à Zama, il occupe une place de
premier plan parmi les héros de la République romaine. Bien loin de l'image idéalisée
telle que l'imaginaient Poussin ou Mozart, le personnage eut une dimension plus sombre
que la tradition a bien voulu le laisser paraître. Calculateur souvent, cruel parfois,
retors, mais aussi visionnaire, charismatique, généreux et habile diplomate, cet homme
qui transgressa nombre de règles de la République eut pourtant la témérité nécessaire
pour la sauver de son pire ennemi. Il sut apprendre d'Hannibal la ruse pour mieux
le vaincre sur son propre terrain. Précurseur d'un César, il modernisa l'armée romaine
et ses tactiques. Philhellène, il introduisit plus qu'on ne le croit d'ordinaire la
culture grecque dans une Rome encore conservatrice. Scipion donna également à la République
les prémices d'une mainmise sur l'Espagne, l'Afrique et l'Asie, inaugurant de la sorte
une romanisation qui tolérait les autres cultures à condition qu'elles se soumettent
à Rome. Mais il connut une terrible chute, témoignage de l'ingratitude d'une patrie
qui redoutait l'ombre même des rois. Au point que la postérité lui préféra souvent
la renommée lumineuse de son farouche adversaire.