Note publique d'information : Tous pour un, un pour tous, il fut un temps où la solidarité de classe ressemblait
peu ou prou à la devise des Mousquetaires. Or, plus encore qu'elles ne se creusent,
les inégalités sociales se transforment et changent de nature. Alors que les inégalités
de classes structuraient les conflits, les mouvements sociaux, la vie politique, les
identités collectives et les principes de la solidarité, aujourd'hui, les inégalités
se multiplient et s'individualisent. Nous sommes tous inégaux et singuliers.Comme
le constate François Dubet, les inégalités nous séparent plus qu'elles nous rassemblent.
Nous nous sentons privilégiés, défavorisés, discriminés ou méprisés « en tant que
» : en tant que salarié, en tant que précaire, en tant que jeune, vieux, femme, immigré,
etc. Ces inégalités multiples sont d'autant plus douloureuses que l'adhésion à l'idéal
de l'égalité des chances, nous conduit à être responsables de ce qui nous arrive et
à penser que les autres « méritent » les inégalités qu'ils subissent.C'est à l'analyse
de ce nouveau régime des inégalités qu'est consacré cet essai, ainsi qu'à la façon
dont il met la politique au défi. Car l'enjeu est crucial, en particulier pour la
gauche : comment le camp qui fédérait et représentait des inégalités de classes relativement
homogènes, peut-il parvenir à représenter ces inégalités singulières ? Comment reconstruire
de la solidarité ? Sans prétendre répondre à la question, François Dubet démontre
que seul un travail sociologique peut permettre de comprendre la société actuelle
et ses défis