Note publique d'information : « Des hommes et des femmes ont lutté pour une espérance : une société où la terre
et les moyens de production seraient un bien commun, un monde où les classes sociales
seraient abolies. Au cours de rares moments et en quelques lieux, cet espoir est devenu
réalité », déclarait le cinéaste Ken Loach en 1995 pour présenter Land and Freedom.
Prélude à la Deuxième Guerre mondiale, la guerre civile espagnole a contribué à révéler
la face sanglante et contre-révolutionnaire du stalinisme. L’auteur, un des acteurs
de l’immense épopée qui s’est jouée sur la terre d’Espagne de 1930 à 1939, nous raconte
comment les peuples d’Espagne se sont soulevés pour affronter le soulèvement militaire
franquiste. Militant du Parti ouvrier d’unification marxiste (POUM) – un parti révolutionnaire
antistalinien –, il nous invite à le suivre dans cette guerre où la République affronte
le fascisme international alors même que dans le camp républicain, les agents de Staline
traquent et assassinent – c’est l’époque des procès de Moscou – les trotskistes, les
anarchistes, les poumistes et tous ceux qui se mettent en travers du chemin de la
diplomatie de l’URSS. Alors que ses milices ouvrières combattent sur les fronts d’Aragon
et de Madrid, que des communes paysannes collectivisent les terres des féodaux, les
militants du POUM sont arrêtés, assassinés, à Madrid à Barcelone et au front. Fusillés
par Franco et fusillés par Staline. Andreu Nin, l’un des principaux dirigeants du
POUM, et dont l’auteur nous trace un portait vivant, est enlevé, enfermé dans un «
checka » secrète, torturé – il doit avouer être un agent de Franco, ce qu’il ne fera
pas – et assassiné. L’aide de l’URSS à la République a un prix: l’or espagnol qui
part à Moscou, la domestication du processus révolutionnaire (pour ne pas déplaire
aux intérêts britanniques et français), l’élimination des des opposants et la destruction
des conquêtes révolutionnaires. Nourri par ses souvenirs, par son travail de recherche
et par l’apport des archives soviétiques ouvertes après la chute du Mur de Berlin,
le témoignage de l'auteur rappelle que la lumière doit encore être faite sur la politique
du maître du Kremlin et de ses alliés. Portraits, documents, notices et une riche
iconographie complètent l’ouvrage. Un moment historique qui aurait pu changer le cours
de l’histoire.