Note publique d'information : À la fin du xxeme siècle, la problématique urbaine s'est déplacée. Ce sont les périphéries
proches et lointaines qui constitue désormais le pôle moteur d'invention de la ville.
À partir de cette constatation vécue dans une pratique de terrain, s'est construit
une investigation urbaine s'intéressant à toutes les configurations bâties. Cette
recherche décrit des incursions, des flâneries, des dérives dans le sillage de Walter
Benjamin. Les paysages citadins, urbains, franciliens, provinciaux ou européens sont
analysés sous l'aspect de la dynamique formelle, de la plastique pour finalement en
déceler les potentialités de sociabilité. L'esthétique appliquée aux objets urbains
est une morphologie qui part du domaine construit pour aller vers l'homme. Que nous
disent-t-elles les formes de la ville? Et en retour qu'avons-nous à déclarer à la
ville? Le jugement de gout kantien est ici mis à l'épreuve sociale et sociologique
des contextes. Prenant en compte les réalités les plus contemporaines de l'habitat,
dont la logique débouche bien souvent sur des formes d'atomisation et de dépersonnalisation,
ces "notes en déroute" sont des notes de lecture de la réalité. Nonobstant les "non-lieux"
conceptualises par marc auge un attachement, une relation émotionnelle s'instaure
avec le "locus" dont nous procédons. Ce sont les rapports si lointains en apparence
mais si proche en réalité entre les sphères sociales et esthétiques qui ont déterminé
ces cheminements topos-réflexifs. L'économie spatiale a créé une esthétique de la
cité à la fois lâche et distendue où les signes de reconnaissance d'un imaginaire
collectif manquent. Dès lors, il faudra bien repenser la globalité citadine en intégrant
les zones d'exclusion, en repensant la logique pavillonnaire. De nouveaux cheminements
apparaitront, de nouveaux maillages naturels ouvriront à nouveau la ville sur elle-même.
Note publique d'information : At the end of the 20th century, the urban center of gravity has shifted. The driving
forces of invention are now located in the near and distant periphery. This conclusion,
borne out by living experience, has led to an approach to urban investigation attentive
to all built-up configurations. Our research describes some incursions, strolls, and
drifts in the wake of Walter Benjamin. Urban landscapes in greater paris, the provinces,
and the rest of europe are analysed from the point of view of their formal dynamics
and their plasticity in order to determine their potential for sociability. Aesthetics
as applied to urban objects is a morphology whose starting point is the built-up domain
and whose destination is man. What do the various urban forms have to tell us? And
what do we have to say in return? The kantian judgment of taste is put to the social
and sociological test of context. These "notes in retreat", taking account of the
most contemporary forms of habitat, whose logic often leads to atomisation and depersonalisation,
are a reading of reality. Marc auge's "non-lieux" notwithstanding, we always establish
an emotional relationship with the "locus" from which we come. The relations, so distant
in appearance yet so near in reality, between the social and aesthetic spheres are
what determine these topo-reflexive developments. The spatial economy has created
a both loose and disjointed aesthetic of the city in which the signs of recognition
of a collective imaginary are lacking. Thus, we must reconsider the urban globality
as an organic whole, by reintegrating the zones of exclusion, by including the logic
of individual homes. New patterns will emerge; new natural meshings will again reveal
the city to itself.