Note publique d'information : Il n’existe pas de transactions sociales, d’échanges ou d’interactions qui ne soient
émotionnellement colorés, fut-ce de manière infinitésimale. Le discours politique,
et a fortiori électoral, ne fait pas exception. alors même que la politique démocratique
moderne a cherché à se construire par opposition aux émotions, elle demeure fondamentalement
ce que Jacques Rancière nomme un « partage du sensible ». Chaque moment de la vie
politique est ainsi marqué par la diffusion de multiples messages visant à influencer
les attachements et les répugnances, les espoirs et les peurs à l’égard des objectifs,
des institutions ou des acteurs de la scène politique. Ce sont ces rhétoriques affectives,
véhiculées dans les discours de campagne présidentielle française entre 1981 et 2007,
que cette thèse s’est attachée à mettre en lumière et à tenter de comprendre. Il s’agit
d’apprécier quelles logiques sociales et politiques incitent les candidats briguant
la plus haute fonction de l’État à recourir à des appels émotionnels (de peur, d’espoir,
d’indignation et de compassion) pour influencer le comportement électoral des individus
auxquels ils s’adressent.
Note publique d'information : Every social interaction and every speech has an emotional dimension. This applies
to both political and electoral discourse. Even though democratic politics tried to
deny the legitimacy of affective reactions, it remains fundamentally what Jacques
Rancière called a “sharing of sensitivity”. Every moment of political life is marked
by emotional appeals that give rise to attachments, repulsions, and feelings of hope
and fear towards institutions or political leaders. The aim of this thesis was to
bring out the emotional patterns of discourse during the french presidential campaigns
between 1981 and 2007, and to determine the political and social factors that encourage
candidates to resort to emotional appeals of fear, hope, repulsion and sympathy in
order to influence voters' attitudes.