Note publique d'information : Une succession de ruptures, de revirements et bouleversements. Ainsi pourrait-on qualifier
la relativement courte vie de Boris Pilniak (1894-1938). La définition vaut autant
pour l'homme que pour l'écrivain. A cette double existence, personnelle et littéraire,
s'ajoute un troisième terme, la Russie, perdue au cœur de la tourmente révolutionnaire.
L'un des principes qui ont guidé cette recherche a été de considérer d'emblée Boris
Pilniak dans sa totalité : l'homme et l'écrivain, car ils sont indissociables, le
russe, au sens d'amoureux inconditionnel d'une Russie littéraire et mythique, mais
aussi, et surtout, l'ensemble de l'œuvre, en dépit, ou plutôt en raison de son apparente
disparité, voire de ses incohérences. Une fois ce principe adopté, s'impose la notion
de chaos, qui semble la marque de l'œuvre considérée. Mais l'étude du chaos pilniakien
révèle une nouvelle problématique, essentielle : le "double". Chantre du chaos, Boris
Pilniak est simultanément fasciné par l'organisation totale et, malgré de spectaculaires
fractures, il garde jusqu'au bout une fixité quasi minérale, reprenant inlassablement
les mêmes thèmes, les mêmes personnages, écrivant, au bout du compte, un seul livre.
Note publique d'information : A succession of ruptures and of upheavals. Boris pilniak's relatively short life (1894-1938)
could be such characterized. The man and the writer both conform with this definition.
A third element, Russia - lost in the midst of revolutionary torment - adds itself
to this dual existence, personal and literary. One of the principles guiding this
research was to consider Boris Pilniak as an entity because the man and the writer
cannot be separated, just as the Russian - meaning and unconditional lover of a mythical
and literary Russia and above all, his work as whole, in spite of, or rather because
of its apparent diversity or even its incoherence. One this principle adopted the
idea of chaos which seems to be the label of the considered work asserts itself. However,
the study of pilniakian chaos reveals a new and essential matter: the "double". Chanter
of chaos, Boris Pilniak was simultaneously fascinated by strict order. Regardless
of spectacular fractures he maintains until the end a quasi mineral fixedness, using
the same themes, the same characters invariably and finally writing only one book.