Note publique d'information : « Michel Meyer n'écrit pas seulement une histoire du théâtre, mais une histoire de
notre civilisation. Si la scène est bien ce lieu où une société s'observe et se réfléchit,
il y a des époques sans la moindre remise en question, donc des époques sans théâtre,
et des époques d'intense questionnement, donc des époques de grand théâtre. Le théâtre
serait le fruit des temps qui voient l'histoire s'accélérer et les repères s'effacer…
Cet ouvrage vous donnera des angles nouveaux, des envies de sorties, de lectures,
de découvertes et de redécouvertes. » (Eric-Emmanuel Schmitt) * Honorant l'illustre
héritage de Bergson et de Freud, Michel Meyer réinterroge les sources du comique,
compris non comme l'endroit du tragique, mais bien plutôt comme un genre littéraire
à part entière. Se gardant de l'écueil de l'érudition encyclopédique, l'auteur appréhende
l'évolution du théâtre en termes d'identité ou d'identification (substituabilité),
et de différence ou de mise à distance. Guidé par une exigence de rationalité et une
conception de la philosophie comme, selon sa formule, « théorie du questionnement
et des problèmes », il met en œuvre une nouvelle grille de lecture, celle de la problématologie,
et considère l'histoire du théâtre comme un « affaiblissement du refoulement problématologique »,
en ce lieu privilégié des « accélérations de l'histoire », ce miroir social et civilisationnel
que la scène incarne. Dans la première partie « Esthétique de la représentation »,
il revient sur les dénominations génériques de « drame », « farce », « tragédie »,
« comédie », etc., sur leur pertinence et leur transgression, ainsi que sur la spécificité
du rire conçu comme une énigme, ce phénomène proprement humain, ainsi que sur ses
présupposés ou sur la valeur esthétique qui peut être la sienne. Puis, il associe
à ces grandes questions fondamentales une réflexion transhistorique intitulée « Structures
et ruptures : les grandes étapes de l'histoire du théâtre ». Dans cette partie, il
revient sur les grands mouvements et tournants du théâtre, du théâtre grec à celui
de la modernité, en passant par la révolution qu'opère la Renaissance ou l'évolution
de la comédie, de Shakespeare à Beaumarchais et de Molière à Lessing. De siècle en
siècle et d'une esthétique à l'autre, c'est au scalpel qu'il analyse les époques et
les transformations qu'elles engendrent. Dans ce brillant ouvrage, qui n'est ni un
recueil d'anecdotes ni un traité doctrinaire, pour reprendre les termes d'Eric-Emmanuel
Schmitt, Michel Meyer allie la profondeur de l'analyse philosophique à la technicité
du littéraire et déploie ses commentaires sur de larges et abondants exemples tirés
de pièces de théâtre, associant ainsi précision et souci d'exhaustivité. Une réflexion
riche sur deux données fondamentales du théâtre qui s'adresse tout aussi bien à l'étudiant
de lettres qu'à tous les amateurs de théâtre désireux d'enrichir leur expérience et
leurs connaissances par une lecture éclairée, détaillée et problématisée. (C. Stavaux)