Note publique d'information : Les fortifications érigées aux XIIIe et XIVe siècles en Béarn et dans le pays de Foix,
essentiellement dans le piémont pyrénéen, servent de points d'appuis militaires aux
désirs d'émancipation de la famille de Foix Béarn vis à vis de ses suzerains anglais
et français en pleine guerre de cent ans. Elles comptent les châteaux et tours de
Bellocq, Labastidevillefranche, Montaner, Morlaas, Morlanne, Orthez, Pau et Sauveterre-de-Béarn
en Béarn et Foix et Mazeres en pays de Foix et constituent l'ensemble fortifie le
plus important du sud-ouest. Ils présentent des caractères architecturaux variables
en fonction de leurs périodes de construction. Toutefois, les cinq forteresses élevées
entre 1370 et 1390 laissent apparaitre un style propre au comte Gaston III de Foix
Béarn, appelé Phébus. Il se caractérise par l'usage systématique d'un plan centre,
constitue d'une courtine polygonale à pans coupes commandée par une tour maitresse
quadrangulaire faisant parfois office de tour-porte et de tour résidentielle. A l'intérieur
de l'enceinte, autour d'un patio parfois dote d'un puits s'adossent des bâtiments
résidentiels tels que cuisine, grande-salle, chambre du comte et logements de la garnison.
Ces derniers se distinguent par l'usage systématique d'ouvertures identiques (fenêtres
à cou sièges et meneaux et traverses ; fenêtres couvertes d'un arc et cous siège unique
; cheminées à arc surbaisse). Ce style se développe durant la deuxième moitié du XIVe
siècle sous l'impulsion de Gaston Phébus qui entreprend des 1350 un vaste mouvement
de restaurations et de constructions de fortifications. Le comte se distingue par
une gestion rigoureuse et cartésienne des chantiers dont il s'occupe lui-même. Il
délègue peu, conclue lui-même des contrats avec les différents artisans, tuiliers,
maçons et charpentiers et impose des charges importantes aux communautés villageoises
; en contrepartie le Béarn vit en paix, tandis que le trésor comtal demeure intact.