Note publique d'information : Perdues dans une contrée lointaine, terra incognita aux forêts impénétrables et aux
montagnes escarpées, les troupes françaises sont engagées dans une campagne décisive
pour le contrôle de la Méditerranée. Après les batailles rangées entre armées régulières,
où la puissance de feu fait des ravages, la Calabre bascule, en 1806, dans une insurrection
d’une brutalité effroyable : viols, pillages, mutilations, anthropophagie, têtes tranchées
à l’entrée des villages… Dans ce jardin des supplices, deux conceptions de l’honneur
s’affrontent : celle des rebelles calabrais, clanique, familiale, empreinte d’une
piété qui confine au fanatisme, et celle des militaires napoléoniens, faite de bravoure,
d’esprit de sacrifice mais aussi de préjugés ethniques qui tendent à priver l’adversaire
de toute humanité.De cet affrontement sans merci entre deux formes de civilisation
naîtra l’un des plus grands massacres du Premier empire. L’explosion de violence de
cette première guérilla moderne, alliée aux nouvelles procédures mises en place par
l’État pour mieux assurer sa domination sur les populations – déportations, contrôles
d’identité –, préfigure les conflits les plus meurtriers des XIXe et XXe siècles.