Note publique d'information : Dans la nuit du 21 au 22 avril 1961, André Zeller, ancien chef d'état-major de l'armée
de terre, participe au coup d'État d'Alger avec les généraux Challe et Jouhaud, bientôt
rejoints par le général Salan. Ce coup de force vise à maintenir l'Algérie dans la
République française. Le 23 au soir, le général de Gaulle apparaît en uniforme à la
télévision. Ses formules choc donnent un coup d'arrêt à l'opération : « Un pouvoir
insurrectionnel s'est installé en Algérie par un pronunciamiento militaire. Ce pouvoir
a une apparence : un quarteron de généraux en retraite... Au nom de la France, j'ordonne
que tous les moyens, je dis tous les moyens, soient employés pour barrer la route
de ces hommes-là... » En métropole, l'opinion est lasse du conflit algérien. Le 25
avril, le putsch est un échec. Le 6 mai à Alger, André Zeller se met à la disposition
de l'autorité militaire. Incarcéré à la prison de la Santé, il est condamné à 15 ans
de détention criminelle et à la privation de ses droits civiques par le haut tribunal
militaire. Transféré à la maison centrale de Clairvaux puis à la prison de Tulle,
il sera libéré par décret du président de la République le 13 juillet 1966, à l'âge
de 68 ans. « Au fil des jours de sa captivité, André Zeller va noter ses conditions
de vie, ses joies et ses déceptions, mais aussi ses réflexions sur la vie politique,
sur l'armée, sur la situation mondiale, confronter ses actes à ses convictions. Ce
journal de captivité nous présente ainsi l'autoportrait d'un de ces vaincus du processus
de sortie de la crise algérienne, brisé par une raison d'État qu'il n'a pas acceptée,
mais somme toute assez différent de l'image stéréotypée du militaire aux vues "expéditives
et limitées" qu'en a conservé l'histoire. » Serge Berstein