Note publique d'information : Le stress est un facteur de risque majeur pour les troubles de l'humeur comme l'anxiété
et la dépression. Les rats exposés à un stress prénatal de contention (PRS) – i.e.
la progéniture de mères soumises à des épisodes répétés de stress au cours des 10
derniers jours de gestation - développent des changements biochimiques et comportementaux
durables qui résument certains traits de la dépression et de l'anxiété. Un nombre
grandissant de travaux suggère l'implication du système glutamatergique hippocampique
dans ces troubles. L'hippocampe fait partie intégrante de la programmation altérée
déclenchée par le PRS. Nous avons donc décidé d’étudier l'hypothèse glutamatergique
de la dépression chez le rat PRS, en mettant l'accent sur les mécanismes de neuroadaptation
dans le circuit hippocampique. Nous avons démontré que les rats PRS présentaient une
altération de la libération de glutamate dans l'hippocampe ventral, partie spécifique
de l’hippocampe reliée au stress et aux émotions. Remarquablement, des injections
locales de produits qui améliorent la libération du glutamate dans l’hippocampe ventral
(i.e. un cocktail d’antagonistes des récepteurs au GABA-B et mGlu2/3) exerçaient un
fort effet anxiolytique chez les rats PRS. De plus, un traitement chronique avec des
antidépresseurs conventionnels améliorait la libération du glutamate dans l’hippocampe
ventral et corrigeait le phénotype de type anxieux/dépressif induit par le PRS. Sachant
que l’hippocampe ventral module la programmation motrice striatale, nous avons étendu
notre étude chez le rat PRS à la catalepsie induite par l'halopéridol, qui modélise
le parkinsonisme pharmacologique chez l'Homme. Nous avons constaté que les rats PRS
étaient résistants à la catalepsie induite par l’halopéridol, comme le résultat d'une
activité augmentée des noyaux thalamiques moteurs, et tel que révélé par le compte
stéréologique des neurones c-Fos-positifs. Nos résultats renforcent la théorie glutamatergique
dans les troubles de l'humeur liés au stress et suggèrent qu'une déficience de l'hippocampe
ventral et son influence sur le circuit striatal sont des éléments clé du programme
neuroplastique induit par le PRS.
Note publique d'information : Stress is a major risk factor for mood disorders, such as anxiety and depression.
Rats exposed to prenatal restraint stress (PRS) - i.e. the offspring of dams submitted
to repeated episodes of stress during the last 10 days of gestation - develop long-lasting
biochemical and behavioral changes that recapitulate some traits of depression and
anxiety. Mounting evidence suggests the involvement of hippocampal glutamatergic system
in such disorders. Interestingly, the hippocampus represents an integral part of the
altered programming triggered by PRS. Hence, we decided to investigate the glutamatergic
hypothesis of depression in the rat model of PRS focusing on mechanisms of neuroadaptation
within the hippocampal circuit. We found that PRS rats showed an impairment of glutamate
release, in the ventral hippocampus, which is the specific portion of the hippocampus
related to stress and emotions. Remarkably, local injections of drugs that enhanced
glutamate release in the ventral hippocampus (i.e., a cocktail of GABA-B and mGlu2/3
receptor antagonists) had strong anxiolytic effects in PRS rats. In addition, chronic
treatment with conventional antidepressant drugs enhanced glutamate release in the
ventral hippocampus and corrected the anxious/depressive-like phenotype induced by
PRS. Knowing that the ventral hippocampus modulates striatal motor programming, we
extended the study of PRS rats to haloperidol-induced catalepsy, which models pharmacological
parkinsonism in humans. We found that PRS rats were resistant to haloperidol-induced
catalepsy as a result of an increased activity of motor thalamic nuclei, as assessed
by stereologic counting of c-Fos-positive neurons. Our findings support the glutamatergic
theory of stress-related mood disorders and suggest that an impairment of the ventral
hippocampus and its influence on striatal circuit are key components of the neuroplastic
program induced by PRS.