Note publique d'information : Dans le contexte du conflit contemporain en Colombie, la prise d’otage politique a
suscité sur la scène publique beaucoup de débats de tous ordres, notamment sur la
légitimité de la recherche d’un accord. Cette thèse aborde la prise d’otage à partir
de la parole publique qui émerge dans ce contexte paradoxal, sous la forme de polémiques
politiques et de témoignages. Cette étude est centrée sur les prises d’otages politiques
des Farc pendant les deux mandats du président Álvaro Uribe, période durant laquelle
les acteurs du conflit ne se sont jamais mis d’accord. Il s’agit d’une analyse d’un
désaccord politique constant, non résolu. La prise d’otage est comprise ici, non pas
d’abord comme forme de violence, mais comme matrice d’un espace communicationnel,
d’un espace de stratégie politique et sociale où les prises de paroles, sensées résoudre
un problème, ne font que se juxtaposer. Le récit de la victime entre aussi dans ce
répertoire, consolidant sa place dans l’espace public : la visibilité médiatique de
son témoignage introduit dans le débat national l’expérience individuelle de la violence
comme argument politique. Cette mise en scène d’une expérience de violence intègre
la souffrance de la victime dans les stratégies de communication politique. Ce parcours
à travers la parole publique montre que cet espace communicationnel n’est pas seulement
un champ de forces dans lequel les acteurs armés confrontent leurs images politico-militaires,
mais aussi un espace de représentations où interviennent d’autres acteurs du monde
social.
Note publique d'information : In the context of contemporary conflict in Colombia, political hostages generated
a lot of debate in the public arena, at all levels, including the legitimacy of trying
to reach political agreement. This thesis addresses hostages taking from the analysis
of the public discourse that emerges in this paradoxical context, in the form of political
controversies and testimonies. This study focuses on the Farc political hostages during
Álvaro Uribe’s presidency years, when the parties involved in the conflict did not
agree. This is an analysis about a constant unresolved political disagreement. Hostage
taking is analysed here primarily, not as a form of violence, but as the origin of
a communication space, a space of political and social strategy where speeches, supposed
to help solving a problem, get juxtaposed. The victims stories also belong in this
repertoire, consolidating their place in the public space: testimony medias exposure
introduced into the national debate the individual experience of violence as a political
argument. This staging of a violent experience includes the victim’s suffering as
a political communication strategy. This journey through public speaking shows that
this communication space is not only a force field in which armed actors confront
their politico-military images, but also a performance space where other actors of
the social world are involved.