Note publique d'information : L'objet de la thèse est d'expliquer comment les institutions policières et judiciaires
contribuent au changement des ordres sociaux, politiques et économiques dans les sociétés
post-communistes. Plus précisémént, il s'agit de déterminer, sur la base du cas bulgare,
dans quelle mesure l'exercice de la contrainte par les appareils répressifs directement
liés au pouvoir d'Etat peut, ou ne peut pas, corriger les modèles de comportements
hérités du passé, mettre en valeur un autre horizon d'action que celui des arrangements
clientélistes, accroître le poids du droit dans l'aménagement des rapports sociaux.
Pour répondre à ces interrogations, la démarche a consisté à appréhender l'économie
des relations entre la police, la justice et plusieurs pouvoirs susceptibles d'influer
sur la formation de nouvelles règles du jeu social, à savoir les instances de gouvernement
et les partis politiques, l'opinion publique et les médias, la société civile et les
réseaux criminels, l'ancienne classe dirigeante en voie de reconversion, les influences
internationales. La thèse démontre notamment que, dans une Bulgarie qui fait figure
de champ d'affrontement entre stratégies institutionnelles de rapprochement avec l'Europe
communautaire et tactiques extra-institutionnelles d'appropriation des dépouilles
du communisme, l'affaiblissement des appareils policiers et judiciaires est à la fois
le résultat agrégé d'effets non voulus (désorganisation provoquée par la transformation
des cadres institutionnels et juridiques, défection des fonctionnaires vers le secteur
privé, pour n'en citer que deux) et la conséquence d'un dessein collectif de la fraction
dominante de lélite sociale en vue de limiter l'effectivité du droit.