Identifiant pérenne de la notice : 225275546
Notice de type
Notice de regroupement
Note publique d'information : Des pathologies psychiatriques telles que l'autisme ou la dépression sont parfois
qualifiées d'épidémiques. Parler d'épidémie au sujet de maladies non transmissibles
comme les maladies mentales ne peut se faire sans un travail de clarification conceptuelle
: de quoi parle-t-on lorsqu'on prononce le mot « épidémie » en psychiatrie ? Méthode
: Nous sommes partis d'une revue thématique de la littérature internationale dans
les moteurs de recherche Medline et Scopus, avec les mots-clefs « contagion AND psychiatry
» et « epidemic AND psychiatry ». Nous avons effectué un travail de clarification
conceptuelle en distinguant les différents usages des termes : usage descriptif, explication
du mécanisme, usage stratégique. Résultats : Deux grandes familles d'explications
se dessinent. La contagion sociale d'une part, qui aborde les épidémies de maladies
psychiatriques sous l'angle interindividuel et psychologique. Deux modèles principaux
permettent de penser la contagion sociale : l'hystérie collective et la psychologie
des foules. La contagion peut également s'entendre comme une contagion des représentations
et ne concerne dès lors pas directement la contagion des symptômes. Un second ordre
d'explication s'appuie sur les effets du milieu. Il peut s'agir du milieu physique
ou socioculturel. Cette approche pose la question du rôle de la création de nosographies
nouvelles dans la génèse des phénomènes épidémiques. L'effet de boucle est un modèle
pour penser cet aspect des épidémies. Conclusion : Le terme d'épidémie, au-delà de
sa fonction descriptive apparait comme un objet théorique, politique, fortement chargé
sur le plan émotionnel. Deux modèles se dégagent : celui d'effet de boucle et celui
d'hystérie collective.