Note publique d'information : La Gascogne médiévale, un pays turbulent aux marges de l'Europe, une région trop étrange
pour que l'historien en tire un quelconque enseignement général ? Le Moyen Age central,
une ère de désordre et d'anarchie ou, au mieux, une époque où l'ordre social et politique
se fonde exclusivement sur la violence et l'oppression ? C'est à un double stéréotype,
à une vision trop schématique, que cet ouvrage entend répondre. Tout d'abord, si la
Gascogne des XIe et XIIe siècles apparaît à bien des égards originale, elle est loin
de constituer un cas atypique dans une Europe traversée par de grandes évolutions
d'ensemble. Au-delà de cette démonstration, Hélène Couderc analyse, à la lumière de
l'anthropologie juridique, les équilibres et les déséquilibres de la société gasconne,
étudie les rapports tissés entre groupes et individus. Il ressort de cette enquête
novatrice que, si la violence est effectivement centrale, c'est moins comme un ensemble
massif de pratiques brutales que comme une grille d'analyse des relations sociales.
Le droit à la violence détermine en effet la place de chacun dans la société. C'est
le contrôle de la violence qui fonde la légitimité de l'autorité des princes car,
suivant l'idéologie carolingienne ou wisigothique, la paix est au cœur de l'ordre
auquel tous contribuent, du réseau nobiliaire local aux comtes et vicomtes dont l'autorité
reste forte. Mais, au sein de ces dispositifs complexes de contrôle social, l'ouvrage
met aussi en lumière la place étonnante occupée par les "humbles" - plus précisément
par une élite paysanne, rien moins que redoutable. [4è de couverture]