Note publique d'information : Thèse de doctorat en Chimie et microbiologie de l'eau. En France, le traitement des
eaux résiduaires abouti à une production annuelle de 865 000 tonnes de boues d'épuration
(M.S.) en majeure partie éliminées par incinération ou par valorisation agricole.
La contamination microbiologique des boues brutes est systématique, du fait même de
leur nature fécale. Par ailleurs, ces boues à forte teneur en matière organique sont
très souvent le siège de fermentations, à l'origine de nuisances olfactives. Elles
doivent donc subir, avant d'être valorisées en agriculture, un ou plusieurs traitements
de stabilisation, visant essentiellement à réduire leur pouvoir fermentescible. Ces
traitements de stabilisation sont généralement défavorables à la survie des micro-organismes
et certains d'entre eux entraînent une telle inactivation des pathogènes qu'ils sont
qualifiés de traitements hygiénisants. Ainsi, la réglementation française a-t-elle
introduit la notion de boues hygiénisées, qui doivent contenir moins de 8 salmonelles,
moins de 3 oeufs d'heminthes viables et moins de 3 Enterovirus (NPPUC) par 10 grammes
de matière sèche. Les boues stabilisées, ou hygiénisées, sont épandues à l'état liquide,
pâteux ou solide, après une période de stockage pouvant aller jsuqu'à 9 mois. Au cours
de ces différentes étapes de stabilisation et de stockage, les micro-organismes entériques
sont soumis à une inactivation. Néanmoins, les quantités de virus, bactéries et oeufs
de parasites intestinaux épandues sur les sols peuvent constituer un risque de contamination
des hommes ou des animaux, qui dépend notamment de leur survie dans les sols et leur
dose minimale infectante. L'obejctif du travail a été d'étudier la contamination microbiologique
des boues d'épuration urbaines, et, plus particulièrement le devenir de certains micro-organismes
pendant le stockage des boues et à la suite de 2 traitements susceptibles d'être considérés
comme hygiénisants, à savoir le chaulage et le compostage. L'étude a porté sur 3 micro-organismes
pathogènes (Enterovirus, salmonelles et oeufs de nématodes viables) et parallèlement
sur 2 indicateurs bactériens de contamination (E. coli et entérocoques) et 3 indicateurs
potentiels de contamination virale ( coliphages somatiques, bactériophages à ARN F
spécifiques et bactériophages de B. fragilis).[...]