Note publique d'information : Aux temps posttridentins, l’infaillibilité pontificale a fait l’objet de nombreuses
mises en cause de la part des catholiques antiromains. On sait que la question a été
vivement agitée au temps du centenaire houleux de la Constitution Pastor Æternus.
Après la publication de l’ouvrage célèbre de Hans Küng intitulé Infaillible ? Une
interpellation (1970), l’historien Brian Tierney a fait paraître en 1972 une étude
consacrée aux origines de l’infaillibilité pontificale. Il tentait d’y montrer, preuve
à l’appui, que lorsqu’elle était apparue, la thèse comportait une limitation, et non
pas une extension, de l’autorité romaine. Les deux concepts de souveraineté et d’infaillibilité,
que Mauro Cappellari et Joseph de Maistre avaient étroitement liés au tournant des
xviiie et xixe siècles, étaient en réalité antagonistes aux xiiie et xive siècles.
Conception que ne reconnaissent plus les époques moderne et contemporaine, ainsi que
le montre sans ambiguïté l’acharnement anti-infaillibiliste du catholicisme antiromain.L’objectif
de la journée d’études organisée à Lyon le 7 mai 2009 par l’équipe RESEA du LARHRA,
UMR-CNRS 5190, la seconde d’une série consacrée au catholicisme antiromain et à son
opposition à la romanitas, consistait à évaluer la fécondité d’une démarche historienne
qui tente de préciser, touchant spécifiquement la question de l’infaillibilité, ou
de l’indéfectibilité, pontificale ratione fidei, le concept de romanité dans ses rapports
avec l’antiromanisme doctrinal développé par certaines tendances centrifuges du catholicisme,
le gallicanisme au premier rang, mais aussi les grands courants régalistes, comme
le joséphisme, le fébronianisme, ou les juridictionalismes italiens. Une longue périodisation
a été retenue afin de favoriser les échanges entre modernistes et contemporanéistes,
mais aussi afin de respecter la cohérence d’une période de l’histoire de l’Église catholique
qui court du concile de Trente à Vatican II