Note publique d'information : Les médecins sont très souvent leur propre médecin traitant. Ils n’ont que peu recours
à un médecin généraliste. Ils participent moins aux campagnes de dépistage, utilisent
largement l’auto-prescription et l’automédication, avec tous les écueils que cela
implique et un fort risque de manquer d’objectivité. Ces problématiques sont connues
de longue date des médecins et de leurs proches et plusieurs études et campagnes ont
tenté de les y sensibiliser. Nous avons voulu faire l’état des lieux du suivi médical,
par un médecin généraliste indépendant, des médecins libéraux généralistes et spécialistes
de la région Grand Est. Nous avons ensuite essayé d’identifier les facteurs qui influençaient
ces choix ainsi que les perspectives d’amélioration. L’étude a consisté en une enquête
quantitative observationnelle transversale, dont le support était un auto-questionnaire
diffusé au cours des mois de mai et juin 2020. 41% des médecins généralistes étaient
suivis par un médecin généraliste autre qu’eux-mêmes ou un membre de leur famille.
Ce chiffre diminuait à 24% pour les médecins spécialistes. Parmi les facteurs influençant
ce suivi par un médecin généraliste, nous avons mis en évidence après analyse multivariée,
un effet de génération, pour les médecins généralistes et les spécialistes. Ils étaient
significativement mieux suivis de 30 à 40 ans et avant 30 ans. Les médecins spécialistes
femmes étaient elles aussi significativement plus suivies par un médecin généraliste
indépendant. Le suivi est freiné, de façon globale, par le manque de temps des médecins
et secondairement par la perception personnelle d’un manque de nécessité. Les médecins
sont partagés entre le désir de mise en place d’une visite médicale obligatoire et
régulière pour certains et le maintien du système actuel pour les autres. Un changement
des mentalités semble s’opérer pour la génération des 30 à 40 ans qui seraient davantage
sensibilisés à l’importance d’une prise en charge plus globale et objective, à l’image
de celle proposée à la population générale.
Note publique d'information : Doctors are very often their own primary care physician. They hardly refer to a general
practitioner. They participate less in screening campaigns, they widely use self-prescription
and self-medication, with all the pitfalls that this implies and thus present a high
risk of lacking objectivity. These issues have long been known to doctors and several
studies and campaigns have tried to raise awareness on this topic. We wanted to assess
the medical follow-up, by an independent general practitioner, for liberal general
practitioners and specialists from the Grand Est region. We then tried to identify
the factors influencing these choices and the prospects for improvement. The study
consisted of a transverse observational quantitative survey, based on a self-administered
questionnaire sent out during the months of May and June 2020. Forty one percent of
general practitioners were followed by a general practitioner other than themselves
or a member of their family. This figure fell to 24% for medical specialists. Among
the factors influencing this follow-up by a general practitioner, we have highlighted,
following multivariate analysis, a generation effect, for general practitioners and
specialists. They were significantly better followed from 30 to 40 years and before
30 years. Female specialist physicians were also significantly more followed by an
independent general practitioner. Overall, follow-up is hampered by the doctors' lack
of time and secondarily by the personal perception of a lack of necessity. Doctors
are split between the desire to have a compulsory and regular medical examination
in place for some and to maintain the current system for others. A change in mentality
seems to be taking place for the 30 to 40-year-old generation who would be more aware
of the importance of more comprehensive and objective care, like that offered to the
general population.