Note publique d'information : Contexte : Depuis quarante ans, l’activité de « nettoyage » est de plus en plus externalisée,
modifiant considérablement les conditions de travail des agents d’entretien. Le suivi
de santé au travail est réglementairement encadré en France afin de protéger la santé
des salariés. L’objectif de l’étude est de mettre en évidence une plus grande vulnérabilité
de santé des agents de nettoyage externalisés par rapport aux internalisés. Méthodologie
: A partir des données recueillies en service de santé au travail entre 2013 et 2017,
nous avons analysé des indicateurs reflétant l’état de santé des nettoyeurs externalisés
et internalisés. Les principaux indicateurs concernent les motifs de visites réalisées,
la déclaration en suivi individuel renforcé (SIR) pour l’année 2017, ainsi que les
conclusions de visites. Résultats : Par rapport aux internalisés, nous avons mis en
évidence chez les externalisés moins de visites à la demande (9% vs 14.49%, p<0.0001),
plus de visites initiales (35.67% vs 31.31%, p<0.0001), plus de visites d’inaptitude
(2.32% vs 1.27%, p<0.001), plus de visites en lien avec un arrêt de travail (20.9%
vs 20,24%, p<0.0001), et moins de visites périodiques (32.12% vs 32.69%, p<0.0001).
Pour l’année 2017, il y a moins de déclarations en SIR (4.59% vs 12.11%, p<0.0001).
Nous avons également mis en évidence plus de conclusions d’aptitude (62.59% vs 46.09%,
p<0.0001), moins de préconisations (30.33% vs 44.57%, p<0.0001), plus de conclusions
d’inaptitude (3.55% vs 2.80%, p<0.0001), et moins de conclusions d’incompatibilité
temporaire (1.69% vs 2.46%, p<0.0001) Discussion : L’ensemble des résultats concourt
à mettre en évidence un état de santé plus précaire chez les nettoyeurs externalisés
avec davantage d’inaptitudes et un suivi de santé non optimisé.