Note publique d'information : Deux types d’hémopathies impliquent des cellules dendritiques plasmocytoïdes (pDCs)
: les leucémies à blastes dérivés de pDCs (LPDC) et les proliférations de pDCs matures
associées à une hémopathie, dont les LAM-pDC lorsque l’hémopathie est une leucémie
aiguë myéloïde (LAM). L’ontogénie des pDCs est complexe : leur origine myéloïde et/ou
lymphoïde est incertaine et elles sont vraisemblablement constituées de plusieurs
sous populations incluant des cellules nouvellement identifiées les AXL+ SIGLEC6+
DCs (AS-DC). Grace au réseau français LPDC, nous avons étudié les LPDC et les LAM-pDC
sur le plan génétique et phénotypique en considérant les nouvelles données sur l’ontogénie
des pDCs.L’étude LPDC démontre leur hétérogénéité, avec parfois des difficultés diagnostiques
liées aux marqueurs aberrants parfois exprimés par les cellules néoplasiques. Les
LPDC se caractérisent aussi par de nombreuses délétions génétiques d’oncogènes (ETV6,
IKZF1, RB1 et NR3C1) et de gènes de réponse immune (IFNR1, CLEC4C, cluster IFNA).
A cela s’associe des anomalies épigénétiques (TET2, ASXL1) et d’épissage (ZRSR2).
Divers marqueurs évoquent une origine AS-DC mais certaines de ces anomalies sont liées
à la leucémogenèse et non à l’ontogenèse, telle que la délétion 9p entraînant une
expression diminuée des gènes codant pour les interférons de type I. De plus, même
si des marqueurs AS-DC ou lymphoïdes B sont retrouvés, le profil AS-DC ne concerne
qu’un sous groupe de LPDC. Le programme transcriptionnel de ces hémopathies est également
caractérisé par des dérégulations du cycle cellulaire et du facteur de transcription
SOX4.L’étude de 15 cas de LAM-pDC, montre un excès de myéloblastes (CD45faible CD34+
marqueurs pDC-) associé à un excès de pDC dont le phénotype est proche de pDCs physiologiques
en termes de niveaux d’expression des CD303, cTCL1 et CD123 et particulièrement avec
l’absence d’expression de CD56. Tout ce profil les distingue clairement des blastes
de LPDC. De plus, il existe un continuum de maturation des blastes vers les pDC (perte
du CD34, expression des CD45, CD123, CD303, CD304) et les monocytes, suggérant un
progéniteur commun à ces populations. Nous confirmons également la nature néoplasique
des pDCs et l’origine clonale commune des blastes, pDCs et monocytes, avec les mêmes
mutations dans tous ces types cellulaires. RUNX1 est le gène le plus fréquemment muté
(11 cas sur 15), et surtout, dans toutes les LAM0 évaluées, soutenant l’hypothèse
d’un nouveau sous type de LAM0 RUNX1-mutées associées à un excès de pDC, potentiellement
en lien avec un progéniteur à potentiel myéloïde et pDC.
Note publique d'information : Neoplasms involving plasmacytoid dendritic cells (pDCs) include Blastic pDC Neoplasms
(BPDCN) and mature pDC proliferations associated with myeloid malignancies, namely
AML-pDC when the malignancy is an Acute Myeloid Leukemia (AML). The ontogeny of pDCs
is complex: their myeloid and/or lymphoid origin is uncertain and they probably consist
of several sub-populations including newly identified cells, the AXL+ SIGLEC6+ DCs
(AS-DCs). Through the French BPDCN network, we studied BDPCN and AML-pDC at the genetic
and phenotypic level, integrating new data on pDC ontogeny.We demonstrate the BPDCN
heterogeneity, with sometimes diagnostic trap related to aberrant markers sometimes
expressed by neoplastic cells. BPDCN are also characterized by numerous genetic deletions
of oncogenes (ETV6, IKZF1, RB1 and NR3C1) and immune response genes (IFNR1, CLEC4C,
IFNA cluster). This is associated with epigenetic (TET2, ASXL1) and splicing (ZRSR2)
abnormalities. Various markers evoke an AS-DC origin but some of these abnormalities
are related to leukemogenesis and not ontogenesis, such as the 9p deletion leading
to decreased expression of genes encoding type I interferons. In addition, even if
AS-DC or B lymphoid markers can be found, the AS-DC profile is only found in a subgroup
of patients. The transcriptional program of BPDCN is also characterized by cell cycle
and SOX4 transcription factor deregulation.The study of 15 cases of AML-pDC show an
excess of myeloblasts (CD45low CD34+) associated with an excess of.pDC whose phenotype
is close to physiological pDCs for expression levels of CD303, cTCL1, CD123 and particularly
with the absence of CD56 expression. All this profile clearly distinguishes them from
blasts in BPDCN. Moreover, there is a continuous maturation from blasts to pDCs (loss
of CD34, progressive expression of CD45, CD123, CD303, CD304) and to monocytes, suggesting
a common progenitor to these populations. We also confirm the neoplastic nature of
pDCs and the common clonal origin of blasts, pDCs and monocytes in AML-pDC, with the
same mutations in all cell types. RUNX1 is the most frequently mutated gene (11 cases
out of 15), and most importantly, in all evaluated M0-AML, raising the hypothesis
of a new subtype of RUNX1-mutated M0-AML associated with an excess of pDC, potentially
related to a progenitor wit myeloid and pDC potential.