Note publique d'information : Sur pratiquement une dizaine de siècles entre la mort d’Alexandre et l’avènement de
l’islam, des échanges commerciaux à grande distance se sont effectués entre différentes
régions de l’Eurasie, parfois très éloignées les unes des autres. D’abord limités
à certains bassins d’activité comme l’Asie du Sud et du Sud-Est, la Mésopotamie et
le golfe Persique, ou l’Égypte et la mer Rouge, ils ont ensuite prospéré à partir
du Ier siècle av. J.-C. grâce à la constitution des grands empires notamment romain
et chinois et à l’ouverture de nouvelles routes maritimes à travers l’océan Indien.
Le commerce oriental a atteint alors une sorte d’apogée durant laquelle les Méditerranéens
ont joué un rôle essentiel, avant que différentes raisons géopolitiques ou financières
n’entraînent un déplacement de ses centres de gravité vers la Perse sassanide. De
nombreux produits ont ainsi circulé de la Méditerranée à la mer de Chine, empruntant
deux routes principales, l’une terrestre par l’Asie centrale, l’autre maritime par
l’océan Indien. Ils ont permis aux populations de découvrir d’autres mondes, d’autres
manières de vivre, mais aussi de penser et de croire différemment. Toutes ces marchandises,
des plus précieuses ou des plus exotiques aux plus triviales, ont mobilisé des investissements
importants dont les variations sont sans doute une des raisons de l’évolution des
flux commerciaux de l’Antiquité. Au-delà des aspects financiers, la grande aventure
du commerce oriental n’a pu exister que parce que des hommes, bien souvent regroupés
en collectivités aux contours plus ou moins flous, ont eu l’audace de dépasser leurs
horizons personnels et se sont donné les moyens de franchir les déserts et traverser
des océans. Sans la technologie navale de l’époque, le grand négoce eurasiatique serait
resté limité. Par son ampleur aussi bien dans l’espace que dans le temps, par les
ressources qu’il a mobilisées, par les échanges qu’il a permis, il constitue une des
grandes aventures de l’humanité.
Note publique d'information : Over the nearly ten centuries between the death of Alexander and the advent of Islam,
long distance trade took place between different parts of Eurasia, sometimes very
distant from each other. At first limited to certain areas of activity such as South
and Southeast Asia, Mesopotamia and the Persian Gulf, or Egypt and the Red Sea, from
the 1st century BC. they profited from the constitution of the great empires, notably
Roman and Chinese, and from the opening of new maritime routes across the Indian Ocean.
Eastern trade then reached a kind of apogee during which the Mediterraneans played
an essential role, before various geopolitical or financial reasons caused a shift
of its centers of gravity towards Sassanid Persia. Many products thus circulated from
the Mediterranean to the China Sea, using two main routes, one overland through Central
Asia, the other maritime through the Indian Ocean. They have enabled populations to
discover other worlds, other ways of living, but also to think and believe differently.
All these goods, from the most precious or the most exotic to the most trivial, mobilized
significant investments, the variations of which are undoubtedly one of the reasons
for the evolution oftrade flows in Antiquity. Beyond the financial aspects, the great
adventure of oriental trade could only exist because men, often grouped together in
communities with more or less vague outlines, had the audacity to go beyond their
personal horizons and gave themselves the means to cross deserts and oceans. Without
the naval technology of the day, great Eurasian trading would have been limited. By
its magnitude both over space and time, by the resources it has mobilized, by the
exchanges it has enabled,it constitutes one of the great adventures of humanity.