Note publique d'information : Si grâce aux disciples de Nikolaï Fiodorov, la Philosophie de l'œuvre commune fait
                     le bilan des idées et théories de ce dernier, des recherches qu'il a menées tout au
                     long de sa vie, dominées par le grand-œuvre de la ressuscitation, sa Correspondance
                     permet d'en suivre la gestation. Les 281 lettres présentées ici couvrent une longue
                     période: elles vont d'août 1873 à octobre 1903. Elles sont adressées à ses disciples,
                     mais aussi à d'autres correspondants, tels que le philosophe Vladimir Soloviov, des
                     éditeurs et jusqu'aux plus grands penseurs de son temps... Au fil des ans, le lecteur
                     voit se construire, avec des hésitations, des tergiversations, des explications détaillées,
                     ce que l'on trouvera ensuite, d'un bloc, dans la Philosophie. Le plus intéressant
                     réside dans « l'actualité » de certaines interrogations de l'auteur des lettres, que
                     l'on retrouve dans la Philosophie de l'œuvre commune, mais qui paraissent ici plus
                     spontanées, moins intellectualisées. Les premières lettres sont écrites dans une Russie
                     en plein bouleversement: une di- zaine d'années plus tôt (1861), le servage a été
                     aboli, avec, entre autres conséquences, une prolétarisation de nombreux paysans n'ayant
                     pour seule solution que de partir vers les villes, les usines et les manufactures.
                     L'industrialisation du pays, son urbanisation ne laissent pas d'inquiéter Nikolaï
                     Fiodorov qui y voit l'instaura- tion d'un mode de vie artificiel, à l'inverse de celui
                     du village, où l'on travaille la terre, où l'homme est confronté à la nature, où se
                     côtoient naturellement la vie et la mort. Utopique, la pensée de Fiodorov? Sans doute.
                     Il n'en demeure pas moins que les idées, les interrogations du philosophe sont toujours
                     aussi stimulantes, particulièrement lorsqu'elles sont exposées avec la spontanéité
                     de la Correspondance: les rapports avec la nature, les questions de météorologie,
                     l'urbanisation excessive, la maladie, la mort, la faim, la conquête de l'univers...